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Test : Monster Hunter Rise

Posté par Heartless le 25 mars 2021 - Catégories: Dossiers

Presque trois ans après Generations Ultimate, la Switch accueille enfin un nouvel épisode de notre série préférée avec Monster Hunter Rise. Développé par l’équipe de Yasunori Ichinose (ayant déjà oeuvré sur Portable 3rd et Generations), que vaut ce Monster Hunter cuvée 2021? Allez, accrochez-vous bien à votre Chumsky et préparez vos Filoptères, on part à la chasse dans notre test complet!

Test réalisé à partir d’une version finale en 50h de jeu environ.


 

Comme un air de déjà vu

Japon, ô Japon! Tu es bien lointain en ce moment à cause de ce vilain virus, et tu nous manques terriblement. Heureusement, Monster Hunter est là pour nous remonter le moral et le confirme en appliquant ce vieil adage: si tu ne vas pas au Japon, c’est le Japon qui viendra à toi. 

Vous l’aurez compris, le Pays du soleil levant sera la source d’inspiration omniprésente dans Monster Hunter Rise, et celle-ci se retrouvera aussi bien dans son design visuel que dans son scénario ou sa bande-son, nous y reviendrons.

 

 

Votre aventure commencera donc au village de Kamura, logé au creux de montagnes arborées et de cascades bleu saphir. Si l’ambiance ne manquera pas de vous rappeler vos beaux jours à Yukumo 11 ans auparavant, vous ne trouverez malheureusement pas de sources chaudes par ici, et ce sera plutôt la chaleur des forges qui vous octroiera un peu de réconfort en fin de chasse. L’esthétique de Kamura est donc beaucoup plus guerrière que dans Monster Hunter Portable 3rd, et la multitude de personnages arboreront souvent un design empreint de culture ninja. 

Le village est également équipé d’une aire d’entrainement extrêmement développée et encore plus réussie que dans Iceborne, permettant à tout moment de s’entrainer comme bon vous semblera. En plus de tout ceci, le traditionnel HUB multijoueurs sera bien évidemment de la partie et est lui aussi très joliment décoré à la mode nippone. Contrairement à ses prédécesseurs, vous pourrez ici accéder à l’ensemble des installations accompagné de vos copains, que ce soit Kamura lui même ou l’aire d’entrainement, et comme le village est relativement petit et compacte, tout est à portée de main facilitant grandement la préparation de vos quêtes.

Mais à quoi sert donc tout cet équipement fort belliqueux? A se défendre contre la Calamité pardi! Vous découvrirez très vite que le village est en effet en proie à des attaques régulières de hordes de monstres déchainés, sans que l’on sache réellement le pourquoi du comment. Et c’est là que Monster Hunter Rise peine à convaincre, puisque le jeu souffre d’un scénario anecdotique qui tiendrait véritablement sur un timbre de poste. 

 

Les personnages sont globalement tous réussis et ont tous leur personnalité

 

Le titre semblait pourtant bien bavard si on en croyait les trailers de ces derniers mois, la réalité est malheureusement bien différente et le scénario est au final infiniment moins développé que Monster Hunter World ou même Monster Hunter 4 Ultimate, sa narration se rapprochant au final bien plus des opus Generations. Le gain en lore en prend au final un sacré coup, mais c’est un parti pris que certains d’entre vous apprécieront certainement et qui fait la part belle à la partie finalement la plus importante de la vie d’un chasseur: la chasse aux monstres. 

Côté difficulté, Monster Hunter Rise ne représentera pas non plus un challenge inaccessible puisque la plupart des bestioles (y compris les nouveaux monstres) rendront l’âme sans atteindre la dizaine de minutes. Nous n’avons pas spécialement éprouvé de pics de difficulté particulière au cours de notre aventure, par ailleurs assez courte puisque les quêtes « solo » -cette fois-ci séparées du mode multijoueurs – ne nous auront tenu en haleine qu’une petite dizaine d’heures. Le Grand-Camp qui complète le scénario solo offre quant à lui un challenge logiquement un peu plus ardu, mais entaché par une distribution des monstres un peu étrange, comme le fait de retrouver un Anjanath ou un Jyuratodus en niveau de difficulté quasi maximale. Drôle de rythme.

Il est cependant bon de noter que la progression au Grand-Camp vous sera facilitée même si vous vous seriez concentré sur la partie solo du jeu. En effet, Monster Hunter Rise présente un système de « Quête Permis » pour faciliter la montée de rang de chasseur sans passer par les quêtes Grand Camp de rang Novice, évitant ainsi les répétitions de quêtes entre le mode solo et multijoueurs. De plus, les quêtes clés vous seront indiquées et vous n’aurez pas à les terminer toutes avant de continuer le famélique scénario.

Heureusement, un nouveau système quêtes annexes ajoutera un peu de contenu, comme la collecte de 12 sabres parfois très bien cachés dans chaque zones de jeu, permettant de débloquer des décorations pour votre chambre. Capcom annonce également l’arrivée de quêtes événements régulières et bien sûr de DLC gratuits remplis (on l’espère) de monstres et comprenant la vraie fin du jeu. On espère donc que Monster Hunter Rise nous tiendra en haleine de longues heures, mais pour le moment, son endgame n’est pas vraiment à la hauteur des espérances et semble principalement tourner autour des quêtes Calamité, que l’on abordera un peu plus tard dans ce test.

Filoptère no jutsu

Le grand bouleversement se trouve au niveau du gameplay. Là où Iceborne utilisait un système de grappin pour s’agripper aux monstres et fragiliser certaines de leurs parties, Rise laisse un peu plus de liberté au joueur en introduisant les Filoptères. Concrètement, une fois habitué à cette mécanique, vous parviendrez à grimper un peu partout en vous balançant d’insecte en insecte pour atteindre des lieux parfois inaccessibles. 

 

 

Les Filoptères permettent également de dynamiser sensiblement les combats, en permettant de se rapprocher rapidement de votre cible ou d’échapper à une attaque en vous projetant dans une direction. La mécanique est si efficace que la difficulté du titre s’en trouve impactée, tant votre chasseur sera vif en comparaison du bestiaire un peu plan-plan du début du jeu. Heureusement, les monstres qui vous attendent un peu plus tard (en fin de scénario) vous imposeront de maitriser votre peloton de Filoptères sans pour autant mettre en danger les vétérans. 

Mais ces petits insectes bleutés, véritables couteaux suisses à six pattes, permettent également d’asséner de puissantes attaques nommées Liens de soie. Consommant un ou plusieurs Filoptères et personnalisables au cours du jeu, ces assauts ajouteront encore une fois pas mal de piment aux combats et vous rappelleront les Arts de la chasse de Generations, encore lui.

Capcom pousse la personnalisation encore plus loin en proposant d’échanger des attaques de bases de chaque type d’armes, ce qui permets comme Monster Hunter Frontier en son temps d’obtenir le style de chasse qui vous conviendra. Vous l’aurez compris, d’un point de vue système de combat pur et dur, ce Monster Hunter Rise s’en sort avec les honneurs, piochant à droite à gauche dans la série et réunissant le meilleur. Et avec style s’il vous plaît.

Un nouveau système de montée est également introduit, appelé Chevauchée de Wyvern. Si cette nouvelle feature vous rappellera peut-être Monster Hunter Stories, elle permettra surtout d’infliger un bon paquet de dégâts en utilisant les attaques spéciales des monstres contrôlés. Au final, cela permet d’être à mi-chemin entre la chevauchée d’Iceborne et les dégats des guerres de territoires, aussi présentes dans cet opus mais bien plus discrètes malheureusement.

 

Je te chevauche, tu me chevauches, nous nous chevauchons

 

Vous apprécierez aussi de chevaucher vos nouveaux compagnons à quatre pattes, les Chumsky! Entièrement personnalisables comme leurs copains les Palicos, ils vous seront d’une grande aide pour traverser rapidement les cartes et attaqueront avec vous en combat. Si on regrette le fait qu’ils ont tendance à être un peu trop agressifs en combat diminuant un peu la lisibilité de l’action, leur bouille trop mignonne et le fait qu’ils puissent donner la patte rattrape amplement leur excès de zèle.

L’autre grosse nouveauté de cet opus, ce sont bien évidemment les quêtes Calamité qui sont disponibles pendant l’aventure. Le principe est assez simple: il s’agira de défendre Kamura en protégeant vos bases de hordes de monstres, à la manière d’un Tower defence. Les monstres occuperont des « rôles » et seront classés en différentes catégories, certains attaquant exclusivement les barricades, d’autres utilisant des attaques à distance, etc. L’objectif, dans un temps limité bien sûr, sera d’utiliser tout l’attirail (Dragonator, balistes, etc) mis à votre disposition pour occire le troupeau, et il faudra parfois affronter une version plus énervée de certains monstres: les monstres supérieurs. 

Autant être franc, ce n’est pas une grande réussite. Le tout est assez brouillon et même si le jeu vous permettra d’être accompagné de PNJ en support, cette nouvelle catégorie de quêtes ne nous a pas transcendé de plaisir et les monstres supérieurs ne se comptent pour le moment pas sur les doigts d’une main. 

 

 C’est le bordel

 

Comme World en son temps, Rise peuple ses environnements d’une multitude de bestioles qui vous octroieront divers bonus. Comme on pouvait s’en douter, les petits Spectroiseaux ne vous seront rapidement plus d’aucune utilité puisqu’ils seront plus ou moins remplaçables par les effets des traditionnels repas. C’est particulièrement dommage vu que cette invention fait l’objet d’un nouvel équipement: le Florelet. Plus généralement, si le design de la faune est réussi, on ne retrouve presque plus d’animaux à collectionner, n’ayant aucun effet sur votre chasseur. On gagne certes en efficacité mais c’est en sacrifiant une grande partie de ce qui faisait le charme de Monster Hunter World: son écosystème vivant. On reviendra sur ce point un peu plus tard, car il est important dans notre verdict final.

 

Un monde à part

Côté technique, Monster Hunter Rise est le premier jeu Switch à utiliser le tout nouveau moteur de Capcom: le RE Engine. Introduit dans Resident Evil 7, ce successeur du MT Framework fera tourner tous les prochains jeux Capcom, que ce soit sur PS5 et XSX, PC ou Switch. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est plus que prometteur! En effet, le jeu tourne quasiment constamment à 30fps et ne possède que très peu de temps de chargement, la distance d’affichage est également impressionnante pour la petite console de Nintendo, un pur bijou.

 

 

On condamnera tout de même la lisibilité qui en prend un coup en mode portable notamment à cause de la police d’écriture. C’est d’autant plus étrange que le jeu est moins lisible en mode portable que les opus 3DS, pourtant sur des écrans infiniment plus petits. 

Les cartes de chasses profitent également du RE Engine pour se présenter sans chargements entre les zones. Pourtant, on sent que cela n’a pas toujours été le cas durant le développement (selon les dires d’Ichinose-san) et la plupart des zones ressemblent à une succession d’arènes séparées par des canyons plus où moins étroits. La construction tout en verticalité sera certes gratifiante à explorer, mais le combat ne s’aventurera jamais en haut de la pyramide de la Forêt inondée par exemple. Plus généralement, le manque de lisibilité s’applique aussi aux zones de chasses un peu trop monochromes à notre goût, et nous nous sommes plus souvent perdus à cause du manque d’identité visuelle entre les zones plutôt que de l’enchevêtrement des racines comme dans la Forêt ancienne de World.

 


La partie sonore n’a rien à envier à ses prédécesseurs et le jeu proposera des musiques de très bonne qualité, accompagnées pour la plupart de chants du plus bel effet. La bande-son utilisera tout un tas d’instruments japonais en les mêlant à un orchestre philharmonique, ce qui permet de garder le souffle épique des musiques si cher à la série. Signalons juste un mixage un peu inégal parfois, qui vous fera certainement passer par les options audio histoire de pouvoir profiter un peu mieux de cette jolie bande originale.

Chose intéressante à noter, votre personnage sera beaucoup plus bavard qu’à l’accoutumée et vous pourrez heureusement choisir la fréquence de ses interventions si, comme nous, ça vous agace un peu. Le doublage vocal est cependant globalement de bonne facture, surtout en japonais et en langue Monster Hunter, mais le jeu souffre de pas mal de petites coquilles de traduction par ci par là. On lui pardonnera.

Le mode Online est quant à lui bien évidemment de retour, mais amputé d’une de ses fonctionnalités les plus importantes dans tout bon jeu de coopération: le chat vocal. Vous allez me dire qu’en 2021, on utilise Discord comme tout le monde, mais d’autres jeux Switch comme Splatoon ou Mortal Kombat 11 permettent d’utiliser le service inclus dans l’abonnement nécessaire au jeu, donc pourquoi pas Monster Hunter Rise? Capcom tente de corriger cela avec un système de messages automatiques textuels et vocaux (par vos chasseurs), mais soyons honnêtes, ça ne prend pas et on préfèrera les solutions externes.

 

 

Le mode online dispose tout de même de pas mal d’ajouts Quality of life, comme la possibilité de chercher une session de jeu par quête spécifique ou encore de rejoindre à nouveau une quête en cours si vous avez été déconnecté de la session, contrairement à World. Nous n’avons pas non plus rencontré de problèmes particulier de lag ou de déconnexion, preuve que Capcom a bien corrigé les soucis de la première démo du jeu.

C’est indéniable, Monster Hunter Rise met donc de côté l’aspect « écosystème vivant » pour gagner en efficacité, en immédiateté. Si la plate-forme hybride qu’est la Switch est certainement une des raisons de ce changement de direction, favorisant les parties courtes, le jeu perd pas mal du charme des précédents opus. Le monde de Monster Hunter Rise fait plus « jeu vidéo »: la faune joue le rôle de power up à peine déguisés, les actions de votre chasseur sont plus impressionnantes et stylisées, les objets utiles sont en surbrillance, l’écologie superflue mais nécessaire des monstres est quasiment absente; il manque un certain souffle de vie au titre et c’est certainement ce qui nous à le plus manqué tout au long de notre aventure.

 

 

Conclusion

Véritable suite spirituelle de Monster Hunter Portable 3rd, ce Monster Hunter Rise saura ravir les chasseurs en manque de sensations fortes grâce à un gameplay acrobatique franchement bien pensé, mélangeant les influences de Generations et de World via son nouveau système de Filoptères et de personnalisation de moveset. Si la partie technique tient la route à l’aide de son nouveau moteur graphique RE Engine, le jeu souffre malheureusement d’un challenge un peu trop mollasson et d’un bestiaire pas assez folichon pour nous tenir en haleine aussi longtemps que l’on aurait espéré. 

Monster Hunter Rise n’est donc pas le Graal espéré par les chasseurs possédant une Nintendo Switch et laisse derrière lui un triste sentiment d’inachevé, il n’en demeure pas moins un opus apportant un vent de fraîcheur bienvenu sur vos parties de chasses. On lui laissera donc le temps de se bonifier au fil des mises à jour en attendant un traditionnel opus Ultimate, que l’on espère bien rempli cette fois.

14/20

On vous invite également à jeter un oeil à notre test vidéo avec et sans spoilers, ci dessous:

Monster Hunter Rise - Notre Verdict
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Rédigé par Heartless

Fondateur de MonsterHunter.fr et chasseur depuis 2005 (pfou) avec la même (in)efficacité, toujours partant pour se repaître de quelques bières entre deux chasses. Râleur invétéré et d'humeur souvent moqueuse, surtout le ventre vide, mais aussi et surtout amateur de blagues de bon goût.


7 commentaires

  1. Merci beaucoup pour ce test qui me semble plus qu’honnête ! Je vais le commencer ce soir, mais plus par fidélité que par réelle envie. J’appréhende un peu sa découverte, mais j’espère que le suivi sera plus que correct !

    A bientôt in game j’espère ! 😀

    1. Essaye de profiter avant tout, bon jeu à toi 🙂

      1. Merci ! Là j’en suis aux quêtes 4* et je ne boude pas trop mon plaisir au niveau du gameplay !

  2. Hello la communauté MH ! Je laisse mon code ami ici si il y a des personnes intéressées pour jouer ensemble même si le online est bien fréquenté, ça fait toujours plaisir de jouer avec des joueurs qui fréquentent le site ^^
    2034-2605-1435, n’hésitez pas ! Et merci pour le test !

  3. Personnellement je trouve le jeu très sympa, le gameplay est toujours aussi efficace, le village est magnifique, l’ambiance sonore aussi, la faune, la flore et les maps sont superbes…

    Mais…

    On sent que le développement a mangé les effets du Covid… Le peaufinage laisse à désirer, certains monstres ne sont même pas présents dans les quêtes village (certains c’est assez logique, mais d’autres pas du tout), la RNG foireuse des tables de charme est de retour, et même la grande forge, fierté du village, ne sert à rien, pas une animation que ce soient pour les armes ou les armures…
    Sans compter le scénario qui arrive à rivaliser en intérêt négatif avec celui de Generation, c’est assez aberrant de voir qu’il y avait, dans certains trailers, plus de scènes doublées que dans le jeu final… On sent vraiment le cut qui n’était pas prévu à la base.

    Néanmoins, ça reste un excellent opus, super agréable, avec des maps génialissimes, les animations des monstres toujours au top, les nouveaux « arts » avec les filoptères sont cool, les Chumsky aussi…

    Monster Hunter Rise est pour moi un très bon jeu, mais on sent que le développement a été compliqué, et certains aspects sacrifiés pour garder l’essentiel. Et au final, l’essentiel est vraiment là, c’est quand même ce qui compte.

    PS : la musique du village, j’en peux plus. C’était agréable au début, mais la même boucle avec les mêmes paroles non stop, à la longue, c’est vraiment usant.

    1. Tu peux changer la musique du village au Chambellan !

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